Qui est Julien Bernard ?
En me lançant dans l’aventure d’un blog sur les artistes, il me paraissait plus qu’évident que mon 1er article serait dédié à Julien Bernard ! Prononcer son nom suffit à faire sourire tous ceux qui ont un jour croisé son chemin.
Julien Bernard n’est pas seulement un artiste, mais c’est un personnage haut en couleurs ! Hyperactif, sportif, le sourire quasi omniprésent, une bouteille de pinard pas très loin, et des dégaines complètement improbables, il reçoit facilement le prix du mec le plus sociable de la soirée. Dans tout ce qu’il entreprend ou crée, il y a une démarche artistique, un but, et une structure. Il a des choses à exprimer le petit ! Il suffit de voir comment il a transformé son 17m2 de la rue Lantiez, ou de voir comment il s’habille pour comprendre le phénomène. Cela a commencé dès le plus jeune âge. A 8 ans déjà, il a passé l’été à imaginer la super tenue qu’il aurait à la rentrée pour impressionner les copains et les minettes : un survêt Champion USA bleu, rouge et blanc, des baskets Nike en exclu des Etats-Unis, et des petites lunettes rondes bleues. Et sa tenue, il l’a eue !
Aujourd’hui encore, la tenue c’est sacré ! Il n’est pas du tout une fashion-victime, il s’en fout de la tendance, mais une tenue, c’est quelque chose de très réfléchie. Tel haut va avec tel bas, et ce n’est pas autrement. Ce vieux blouson troué dont toutes ses nanas ont essayé de se débarrasser est fait pour se porter avec une chemise bien précise (à fleurs j’imagine), alors tant que la chemise sera là, le vieux blouson aussi.
Julien Bernard ne s’est jamais vraiment pris la tête au sujet de son avenir. Il s’est contenté de se faire plaisir. Enfant, il voulait être menuisier/charpentier comme son père. Donc l’école de son petit village de Sologne, il n’y allait que pour s’amuser avec les copains. Une fois adulte, c’est finalement dans le milieu de la danse hip-hop qu’il évolue avec ses potes. Il donne des cours, et il participe à des compétitions de Paris jusqu’à Los Angeles. Afin de démarcher des structures de danse plus importantes, il fait des photos de lui en tant que danseur. C’est ainsi que par hasard, il se retrouve à poser pour des photos de mode. L’idée d’être mannequin ne lui avait jamais traversé l’esprit, mais bon, pourquoi pas, il se dit que l’expérience est rigolote. Il déménage à Paris, mais il continue à faire des allers-retours hebdomadaires pour donner ses cours et voir sa famille.
Après avoir été prof pendant 4-5 ans, il a l’impression d’avoir fait le tour du sujet, il se consacre alors à sa vie parisienne. Très rapidement, il se retrouve avec un polaroïd entre les mains. Il s’amuse à bidouiller avec. C’est à cette occasion qu’on s’est rencontrés. Il se faisait appeler « Jules Pouce » pour ses activités de photographe en herbe. Sauf qu’un pola, ça coûte plus que ça ne rapporte. Il investit donc dans un appareil numérique pour se faire des sous, mais le rendu lui déplait. Julien a l’impression de ne shooter que des catalogues La Redoute… Il en arrive donc à l’argentique, plus authentique, plus crado, plus intense, ça lui plait ! Il se consacre alors à carrière de photographe de mode.
Une des principales inspirations de Julien Bernard, c’est les dessins animés. Tous les dessins animés ! Forcément ceux du club Dorothée, mais tout ce qu’il peut trouver. Il est bon public. Il en aime l’esthétique, la forme, les couleurs. Chez lui, il déjeune en regardant des dessins animés, il se couche devant les dessins animés, et s’il se réveille dans la nuit, il va regarder un autre dessin animé. Il lui arrive même de rêver de dessins animés… D’ailleurs, son rêve préféré implique son meilleur pote attaqué par des belettes géantes dans un épisode de South Park…
Malgré des cours de dessin, il n’est vraiment pas doué pour ce domaine, alors il représente cette esthétique à travers la photo. C’est pour ça qu’il aime les gueules, le naturel, les gens atypiques. Ce qui est sophistiqué ou trop lissé l’ennui. Si les personnages du « Collège Fou Fou Fou » étaient réels, il adorerait les prendre en photo. Il s’émerveille devant ses partenaires de pétanques qui ont « une tronche », mais aussi devant un miroir brisé sur un trottoir.
On compare facilement ses images à celles de Nan Goldin, cette photographe américaine qui a centré son travail sur la fête, la drogue, les dragqueens et les marginaux en tout genre. Il aime Guy Bourdin parce qu’il mettait du naturel et de l’originalité dans son travail, avec un aspect sexuel. Il adore Picasso et Dali dont il dit « même s’ils arrivaient dans 100 ans, ils seraient quand-même en avance ». Puis la musique, Brel, Brassens, et surtout le hip-hop et le rap puisqu’il a grandi avec ces genres. Alors quand on lui a proposé de shooter Oxmo Puccino pour le Modzik, il a senti en lui « la montée de chaleur que tu ressens quand tu tombes amoureux », car de tous, Oxmo, c’est le number one. Il a même un portrait du rappeur accroché au mur de chez lui. La musique d’Oxmo a toujours été très présente dans sa vie, alors quand il s’est retrouvé face à lui, c’était étrange. Il avait l’impression de le connaître tandis que lui ne le connaissait pas. Il ne savait pas s’il devait le tutoyer ou le vouvoyer. Mais Oxmo lui a dit « Tu, en plus ça se conjugue plus facilement ».
Il n’y a pas d’autre projet photographique qui lui donnerait autant de frisson. Julien Bernard a confiance en sa carrière. Son style plait aux British. Il bosse essentiellement pour des magazines anglais comme le Teeth Magazine, le Tank Magazine, ou encore le Supplementaire Magazine. Il sait qu’un jour il ira travailler de l’autre côté de l’Atlantique, mais il n’est pas pressé.
Julien aime la vidéo mais il trouve ce domaine trop technique et il n’a pas envie d’apprendre, alors pour le moment, il s’entraine sur Insta à mettre en film ce qui l’inspire (si vous l’ajoutez, ne prenez pas peur). Un de ses principaux projets, mise à part « mettre bien sa famille », est de publier un livre sur l’ensemble de son travail, qui ne serait pas commandité par un magazine ou par une marque. Donc un livre à son image, où il intégrerait aussi bien des photos de mode que des photos plus personnelles.
Pour le moment, Julien ne cherche pas à forcer le destin. Il gagne assez pour vivre, et on lui propose des projets qui lui plaisent. Il s’amuse même à faire gribouiller le visage des mannequins pour une série beauté pour le Indie Magazine. Puis, il n’a aucune contrainte. Il peut continuer à profiter des nuits parisiennes comme bon lui semble, et donner du temps à ses deux autres passions : le foot et la pétanque. Le foot, c’est au moins 2 entraînements par semaine, plus les matchs et les apéros qui vont avec. Et la pétanque, c’est tous les après-midis, si la météo le permet. Car malgré son jeune âge, Julien Bernard est inscrit au club de pétanque de son quartier. Il participe même à des compétitions. Evidemment, il a des tenues propres à cette activité, et celles des beaux jours laissent entrevoir son physique d’athlète avec des shorts très courts. Personnellement, je soupçonne que sa présence ait pimenté la vie sexuelle de certains adhérents. Car mesdames aiment accompagner leur mari pendant à la pétanque, et Julien est le seul éphèbe en short à reluquer dans le coin…
Julien Bernard, c’est de la créativité bouillonnante, comme un grand enfant. Il dit lui-même que « Peter Pan lui colle au cul » mais qu’il est « organisé ». Il est toujours prêt à inventer une image décalée pour emballer votre cadeau d’anniversaire, ou à vous customiser un mug qui vous fera rire tous les matins. Certains ont la capacité de transformer tout ce qu’ils touchent en or, Julien lui a la capacité de les transformer en truc « fun », et avec beaucoup de goût. Je me rappelle qu’il avait même récupérer un frigo abandonné pour en faire une étagère à chaussures. Si jamais vous l’invitez à une soirée costumée, soyez certain qu’il y mettra du sien. Par ailleurs, c’est le genre de boute-en-train toujours partant pour une bonne soirée, pour enflammer la piste de danse, ou pour un dernier verre.
Lorsque je lui demande s’il se considère comme un artiste, la question le gêne. Il pense qu’il est mal placé pour répondre. Selon lui, tous ceux qui expriment quelque chose par un art sont un peu artistes. Mais moi je vous le dis, Julien Bernard est un Artiste avec un grand A. C’est une âme d’enfant passionnée par les singularités des autres, et c’est dans sa façon de l’exprimer par la photo qu’il est passionnant.
Pour découvrir son travail :
https://www.facebook.com/Julien-Bernard-Photography-233421643379859/